Vous connaissez l’adage « avant, nous avons des principes, ensuite, nous avons des enfants »? Parce que j’avais beau être confiante sur ma connaissance du développement de l’enfant et de ce que je veux pour le mien, la réalité m’a vite rattrapée!
Je m’explique.
Avant la naissance de Barnard, son père et moi avions décidé certaines règles, dont les suivantes:
- Bébé dormira dans son lit. Il doit avoir son espace et nous aurons le nôtre, c’est important.
- Ses jouets seront à sa disposition dans le salon, sa chambre n’est pas un entrepôt.
- Il est important d’installer un fauteuil confortable pour l’allaiter confortablement et aider à un endormissement apaisé.
Est-ce que vous voulez deviner laquelle de ces conditions n’a pas été tenue? Aucunes. Enfin, toutes. La 3 n’a pas pu se réaliser du tout (j’en suis encore amère), la 2 est relativement suivie mais comme il a peu de jouets pour le moment… puis la 1 a connu des jours… meilleurs?
Actuellement, Barnard dort dans son lit toute la nuit et pour la plupart de ses siestes. Mais son premier mois de vie fut un peu plus chaotique. Nuit et jour, mon petit chou à la crème se réveillait brusquement, les mains tendues vers le ciel, inconsolable. Il nous fallait une dizaine de minutes pour le calmer, sans parler de le rendormir après. C’était donc parfois (souvent) plus facile de le faire dormir avec nous.
Sauf que.
Romzy et moi ne passions jamais une bonne nuit. Barnard se collait à moi, et il râlait, grognait et gesticulait beaucoup dans son sommeil, pour finalement se réveiller pour la prochaine tétée. Des réveils intempestifs, pas de sommeil profond… on peut donc dire que personne n’était gagnant!
Lors d’un énième chagrin, au bout de presqu’un mois de somnolence interrompue, j’ai commencé à m’interroger. Pourquoi mon bébé se réveille si brutalement? Est-ce que c’est normal qu’il jette ses bras et jambes en l’air? Est-ce que je lui fais mal et c’est pour ça qu’il pleure autant?
J’ai donc fait ce qui est déconseillé mais que tout le monde fait: j’ai ouvert une page Google. En tapant mes observations dans le moteur de recherche, je suis tombée sur le « réflexe de Moro ».
Qu’est-ce que c’est?
Petit cours de culture général (rapide, promis!). Ernst Moro était un pédiatre autrichien du début du XXème siècle, connu notamment pour sa fameuse purée de carottes. Un médecin qui cuisine? C’est bizarre? En fait, notre petit Ernst a « simplement » découvert que la purée de carottes permettait de calmer les diarrhées chez les bébés, réduisant ainsi le taux de mortalité. Trop fort, non? Comme quoi, ce légume ne nous rend pas QUE aimable.
En plus des bienfaits de la carotte, il aurait aussi découvert en 1918 le réflexe nommé « Moro » (il fallait trouver un nom, il était là lors de la commission… coïncidence?). Il explique que celui-ci se met en place à environ 28 semaines de gestation et disparaît entre trois et six mois après la naissance. Il se manifeste par un réveil soudain, les bras tendus vers le ciel, les jambes dépliées et des pleurs très forts.
Il est supposé que cela date de l’époque où le bébé, porté dans le dos de sa mère, devait avoir la capacité de se rattraper rapidement en cas de danger, comme une chute par exemple. C’est fou d’imaginer la relation entre le corps et l’esprit: ce dernier enregistre une expérience et le corps se modifie pour l’accommoder. C’est sacrément bien fait, n’est-ce pas?
J’ai donc fais le lien avec mon petit ange: un bruit, un mouvement, une ombre et parfois même ses rêves étaient interprétés par son cerveau comme un menace, activant ainsi son réflexe de Moro. Et comme mon bébé est (en toute objectivité, bien entendu) EXTRA spécial, il est EXTRA sensible à ce réflexe.
Et EXTRA fatigué, aussi. Tout comme Papa et Maman, d’ailleurs.
Parce que cela ne fait pas tout de comprendre ce qui se passe dans la tête de Barnard. Est-ce qu’il y a une solution? Pas vraiment. Pas officiellement, en tout cas. Mais j’ai pu remarquer que lorsque je mettais ma main sur son ventre, il semblait apaiser. Je sentais ses muscles se relâcher et ses traits se détendre. Clairement, le poids de ma mimine sur son petit corps l’aidait à se sentir ancré et je me suis donc demandé… et s’il était retourné?
C’est comme ça que je l’ai mis sur le ventre pour la première fois. En quelques minutes, sont petit visage s’est détendu, ses yeux se sont fermés et il roupillait paisiblement. Je suis donc sortie discrètement de la chambre. Puis j’y suis retournée pour vérifier. Et vérifier. Et de nouveau vérifier. Je l’admets, j’ai passé ses deux heures de sieste à mettre le doigt devant son nez et la main sur son dos pour sentir sa respiration. Et vous savez quoi? Il n’a même pas bougé. Victoire!!!!!
ATTENTION: je n’écris pas ces lignes pour encourager à ne pas suivre les recommandations officielles. La sécurité de mon fils reste ma priorité, quoiqu’il arrive, et j’ai passé de bien mauvaises nuits à surveiller que mon tout petit était confortable et surtout vivant. Simplement, une recommandation reste précisément cela: une recommandation.
Mon rôle en tant que mère est de faire ce qu’il y a de mieux pour mon enfant, et pour moi, cela signifie de suivre mon instinct, même si celui-ci se situe sur une voie parallèle de ce que conseillent les professionnels de santé. Le but est le même, non? Que mon bébé ait un sommeil récupérateur.
D’ailleurs, depuis sa première nuit sur le ventre, Barnard dort beaucoup mieux. Du jour au lendemain, il ne se réveillait qu’une seule fois par nuit pour téter avant de faire des nuits complètes depuis environ deux mois maintenant. Ce réflexe a à présent disparu, Barnard est plein d’énergie et se retourne dans tous les sens tel le ver de terre qu’il est et dans la famille, nous sommes TOUS reposés.
Et pour les parents parfaits… ne lisez pas cet article!